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La socialisation féminine

Pour une partie importante de la population étudiée (16 sur 18 ) on peut évoquer la constitution de disposition sexuées "inversées" au cours de l'enfance, et parfois, de l'adolescence. La socialisation sportive et la participation au groupe des paires masculins jouent un rôle central dans ce processus.

Les sportives sont investies dans des pratiques "masculines", orchestrée par leurs pères, ou plus rarement par leurs frères. Cette socialisation sportive se réalise de différentes manières. Certains pères transmettent leur pratique sportive par imprégnation en amenant leurs enfants dès le plus jeune âge sur leur terrain sportif où elles apprennent les caractéristiques techniques de l'activité et se faméliarisent avec ses modes de sociabilités. D'autres pères, souvents sportifs expérimentés incitent plus explicitement leurs filles à essayer de nombreux sports et les encouragent à s'engager dans des modalités compétitives. En effet les compétences sportives des filles facilitent leur adhésion au groupe des garçons, et, conjointement, leurs activités au sein du groupe masculin renforcent leurs compétences dans les pratiques sportives valorisant la puissance physique et la démonstration d'agressivité. Ces comportements atypiques pour leur sexe amènent les filles à se définir et à être désignées comme des "garçons manqués". Cette socialisation sexuée inversée s'inscrit dans des configurations familiales particulières.

Cette répartition sexuée traditionelle des tâches domestiques ne surprend plus compte tenu des caractéristiques sociales des enquêtes. Les sportifs sont tres majoritairement des classes populaires, plus fidèles que les autres groupes sociaux aux identités sexuées traditionelles. 

La féminisation de ce sujet est souvent présentée comme un problème à résoudre, dans la mesure où elle engage des transformations matériels et symboliques (multiplication par deux du nombre de vestiares, de toilettes, réorganisation des créneaux des salles, changement dans les comportements sur ou hors du terrain sportif, etc).

Les résultats présentés ici s'appuient sur l'analyse du football féminin tel qu'il est pratiqué au sein des clubs, mais aussi dans l'éducation national où la mixité peut-être mis en oeuvre sciemment: physiques et sportives dispersé par un même professeur. Dans ce cadre, les effets des représentation sociales et symboliques sont un temps soit peu contrôlés, voire utilisés comme un moyen pédagogique de changement des comportements et des préjugés.

La finalité pédagogique et l'obligation de participation aux cours d'EPS, dont les enseignant(e)s sont souvent des femmes, pouvant de ce fait induire davantage d'égalité sur le plan corporel.

Au sein des clubs, la situation est sensiblement différente. Nous seulement l'accès y est basé sur le volontariat, mais les entraîneurs de football sont presque toujours des hommes, se qui implique probablement des façons particulières d'entraîner, d'encourager, transmettre les consignes peut-être inadaptées aux joueuses. En outre, les pratiques ne sont mixtes que jusqu'à un certain âge. En effet, les joueuses qui désirent continuer à pratiquer doivent intégrer une équipe féminine à partir de 13ans. Ce changement d'équipe introduit souvent un changement du lieu d'entraînement puisque les joueuses sont minoritaires. L'investissement prolongé dans ce sport implique certainement une rupture importante de conditions même de la pratique: perte des camarades de jeu habituelles, coéquipières souvent plus âgées, entraîneurs ou entraîneuses différentes, trajets et déplacements importants. Tout cela explique que les équipes de football féminines demeurent rares et qu'il est moins populaire.

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